
Je te parle ici de l'hypertype canin ... Une idée de ce que c'est ?
Définition : l’hypertype définit une exagération des caractéristiques morphologiques d’une race canine, au-delà des normes fonctionnelles et esthétique. Cette tendance résulte souvent d’une sélection génétique visant à répondre à des critères esthétiques spécifiques, parfois au détriment de la santé et du bien-être de l’animal.
Pour aller un peu plus loin :
Selon Guintard et Class (2017) le chien dit typé ou bien typé est un animal représentatif de la race, qui en possède tous les caractères distinctifs. Les animaux hypertypés sont à l’inverse des individus extrêmes au sein d’une race, qui s’éloignent du standard jusqu’à parfois en sortir. Un animal manquant de type sort du standard par le bas, alors qu’un animal hypertypé sort du standard par le haut. Cela ne concerne pas seulement le chien ou le chat mais tous nos animaux domestiques : du cheval à la vache.
Chez le chien, le concept d’hypertype fait référence à une exagération excessive des caractéristiques physiques ou comportementales qui correspondent à une race. Ces traits sont souvent accentués par des pratiques de sélection génétique orientées sur des critères esthétiques ou fonctionnels particuliers.
L’hypertype est favorisé par des éleveurs et associations de race en relation directe avec les concours de beauté et de présentation. L’hypertype pose un problème quand il conduit à sélectionner des animaux sur des critères esthétiques qui génèrent pour eux une souffrance.
Les conséquences néfastes de l’hypertype touchent particulièrement les chiens brachycéphales qui souffrent de problèmes respiratoires, et donc aussi les chiens d’apparence néoténique tels que le Cavalier King Charles Spaniel, avec la réduction du volume de sa boîte crânienne. Les chiens d’utilité sont moins touchés. Le berger allemand est un cas connu, dont les troubles locomoteurs sont accrus du fait de l’abaissement de la ligne du dos, qui l’a rendu plus sensible aux effets de la dysplasie de la hanche. Les hypertypes touchent également le chat Persan, le cheval arabe de show, les animaux de rente culards et les vaches laitières. De nombreux vétérinaires et chercheurs se sont exprimés contre l’hypertype, estimant qu’il produit des « monstres », compromet le bien-être animal à court terme, et fait peser un risque d’extinction sur les races concernées à long terme.
Les conséquences de l'hypertype du côté morpholigiques :
La tête de certaines races dites brachycéphale (crâne court, museau écrasé), comme chez le Bouledogue Français ou le Carlin. Ce qui produit des ronflements chroniques et des incompréhension pour les congénères qu’ils rencontrent. Ils peuvent parfois être irritable à cause de l’inconfort créé, fatigue plus vite. Les chiens aux petites boite crânienne ont souvent des problèmes oculaires, tel que des ulcères causées par des orbites trop peu profondes.
Mais aussi le Colley avec son crâne allongé : hypertype dolichocéphale.
Les membres peuvent excessivement courts par exemple le Teckel. Ils sont touchés par les dysplasie, l’arthrite précoce, ont du mal à se déplacer, faire des sauts ou courir. Les chiens aux longs dos peuvent avoir également des douleurs au niveau de la colonne vertébrale, des hernies discales, ils devront être habitués aux manipulations également pour éviter toute morsure redirigée par refus de manipulation ou par douleur.
Le Shar-Peï lui, à des problèmes de peau avec un excès de plis coupés. Cette race demande des soins quotidien, sans ses soins il peut développer des infections cutanées, avoir des odeurs désagréables dues à l’humidité dans les plis ce qui peut lui causer du stress si il n’est pas habitué aux soins ou si y est sensible.
On remarque certains chiens hyper muscler ce qui n’est pas naturel, trop musclé ce qui est excessif. Mais aussi les chiens géants, qui souffrent souvent d’une espérance de vie réduite, une fatigue physique qui arrive plus vite. Au contraire, il y a les chiens que l’on dit Toy, qui eux ont des articulations sensibles et une mobilité réduite ce qui peut limiter leur interactions sociales et provoquer de la frustration.
Les conséquences physiques et médicales :
La respiration : un syndrome du chien brachycéphale. On distingue des difficultés respiratoires et une intolérance à l’effort /la chaleur.
Morphologiques : les déplacements pour certaines races comme ceux atteints par la dysplasie de la hanche ou des coudes.
Problèmes d’infections cutanées dues à l’excès de plis.
Des difficultés pour la reproduction, à mettre bas naturellement chez le Bouledogue Anglais par exemple et doivent subir une césarienne, ce qui crée un stress lors des mises bas compliquées.
Des problèmes cardiovasculaire, avec des insuffisances cardiaque dues à un manque d’activité physique ou à un déséquilibre métabolique. Ils fatiguent plus vite voir léthargique ou apathique pour certains, ce qui peut créer un chien en surpoids. Une fois de plus c’est le serpent qui se mord la queue.
Les conséquences psychologiques :
Des comportements altéré dû à un inconfort chronique (douleurs ou stress respiratoire).
Une réduction de l’interaction sociale ou des capacité de travail (chasse, garde,…).
Pour résumé :
Les chiens génétiquement trop modifié pour le plaisir de l’humain, subit une réduction de sa longévité, une dépendance accumulée aux soins vétérinaires…

Pourquoi créer l'hypertype ?
Les chiens sont sélectionnés depuis toujours sur leur aptitude à accomplir des tâches pratiques (garde, chasse…). Au XIXe siècle, l’esthétique devient peu à peu le critère de sélection des races de chiens. La recherche d’homogénéité se traduit par une baisse de la diversité génétique. La reine Victoria, en particulier avec son pékinois, promeut une mode de l’esthétique canine et l’élevage de chiens comme passe-temps et marqueur social. Les éleveurs sélectionnent des animaux sur des critères de taille et sur des anomalies, telles que des pattes plus courtes. Le succès rapide des expositions canines entraîne des transformations chez les chiens de race. Les États-Unis et l’Angleterre sont à l’origine de la plupart des races canines hypertypées. L’élevage à cette fin est favorisé par le marché, les chiens hypertypés et miniaturisés étant plus faciles à vendre. Le « culte de l’hypertype » touche particulièrement l’élevage canin au début du XXIe siècle, un article du Figaro magazine citant l’existence de ce problème dès 1996. Les méfaits de l’hypertype deviennent bien visibles chez les chiens avec le cas du vainqueur du Crufts de 2003, une importante exposition canine anglaise.
Une sélection qui vise à accentuer certains traits physiques ou comportementaux spécifiques, souvent pour répondre à des critères esthétiques, utilitaires ou culturels.
Pour répondre aux attentes des juges de la SCC et FCI les chiens de race avec un Pedigree doivent entrer dans des cases, au plaisir physique pour les concours de beauté et comportemental pour les concours de chiens de travail.
Pour les chiens de travail, les comportements sont sélectionnés pour renforcer certains instincts ou aptitudes comme pour les chiens de garde, de chasse, de travail (polices, assistances, recherche..) au point de dépasser les besoins naturels de l’animal.
Certains de nos voisins sont en avances sur le bien-être animal ...
La Norvège a récemment validé l’interdiction de l’élevage de chiens Cavaliers King Charles, considérant que la plupart de ces chiens présentaient des caractéristiques physiques qui avaient un impact négatif sur leur bien-être (en l’occurrence une boîte crânienne trop petite laissant trop peu de place au système nerveux). Il semble que, pour la Cour suprême qui a validé l’interdiction, la plupart des Cavaliers King Charles soient ainsi quelque part considérés “hypertypés” .
Que peut-on faire pour y faire face ?
Pour éviter l’hypertype chez l’espèce canine, il est crucial de promouvoir une approche éthique et responsable dans l’élevage, ainsi que dans la gestion des standards de race.
Privilégier les élevages responsables
Prioriser la santé avant l’apparence : les éleveurs doivent sélectionner les reproducteurs en fonction de leur santé générale et de leur bien-être, et non uniquement pour des caractéristiques esthétiques extrêmes.
La diversité génétique : éviter la consanguinité excessive en diversifiant les lignées pour minimiser les risques de maladies génétiques et de défauts structurels.
Evaluer le risque génétique grâce aux test de santé, effectuer des tests génétiques et des dépistages réguliers pour les problèmes de santé spécifiques à la race.
Révision des Standards de Race
Assouplir les critères physiques extrêmes : Encourager les clubs de race à modifier les standards qui favorisent des traits physiques exagérés (comme les museaux trop courts ou les pattes trop courtes).
Sensibilisation du Public
Informer les futurs propriétaires sur les conséquences des hypertypes (problèmes de santé, coûts vétérinaires élevés, souffrance animale).
Favoriser l’adoption et encourager l’adoption dans les refuges où les chiens sont généralement moins touchés par les pratiques d’hypertype.
Réglementation et Contrôle
Encourager les certifications : Promouvoir des labels ou certifications pour les élevages éthiques qui respectent des normes de bien-être.
Lutter contre l’élevage intensif : Imposer des réglementations plus strictes sur les élevages commerciaux qui produisent des chiots avec des traits exagérés pour des gains financiers.
Encourager les Traits Fonctionnels
Mettre en avant les chiens équilibrés. Promouvoir les chiens avec des morphologies fonctionnelles adaptées à leur environnement ou leur travail.
Participer à des activités mettant en valeur les qualités physiques et mentales des chiens, au lieu de se concentrer sur leur apparence.
A visionner
Reportage intéressant sur l’hypertype :
https://www.dailymotion.com/video/xl4n4s
Lien La Chaire du bien être animal : https://chaire-bea.vetagro-sup.fr/lhypertype-est-il-contraire-au-bien-etre-animal/